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Le phylloxéra, ce puceron qui a redéfini le vignoble

Comment un puceron microscopique a pu ravager des millions d’hectares de vignes, redessiner entièrement le vignoble européen et fédérer les acteurs du secteur à travers le monde ? Apprenez tout du phylloxéra et de son impact sur la viticulture telle que vous la connaissez aujourd’hui.

Une attaque surprise…

L’histoire qui lie ce petit insecte à nos vignes commence dans les années 1860 lorsqu’on en détecte les premiers signes. Et personne n’imaginait alors l’envergure que prendrait cette invasion. En effet, appartenant à la famille des pucerons et originaire d’Amérique du Nord, il ne causa pas beaucoup d’inquiétude lors de son arrivée chez nous. Et pourtant, porté par le vent, il ne lui a fallu que quelques années pour décimer la majorité des vignobles français et avoisinants.

Les techniques déjà maîtrisées par les viticulteurs n’avaient aucun impact sur lui. Ils ont essayé de réagir, en vain, brûlant les vignes infectées et utilisant des pesticides en masse. Ces derniers ne l’ont rendu que plus fort puisqu’il s’est adapté pour se mesurer à eux. Le monde du vin se retrouva alors confronté à une situation aussi inédite que terrifiante et décida de mobiliser ses ressources scientifiques afin de trouver une solution.

…à la solution venue du Nouveau Monde

Et si le phylloxéra ne semblait pas poser problème dans son berceau de naissance, c’est parce que les racines profondes des vignes locales leur permettent de lui résister. Car celui-ci se nourrit de la sève des racines jusqu’à épuisement total, causant ainsi la mort de la plante. Il apparaît donc logique que le salut soit venu lui-aussi de ces lointaines contrées. Pour contrer les ravages du puceron, les scientifiques tâtonnent, expérimentent, et se tournent finalement vers la greffe.

Les premiers essais sont décevants, plusieurs races de vignes américaines donnant un goût désagréable au vin. Après des milliers de tests non concluants, des hybrides qualitatifs sortent enfin du lot ! Ils ont l’avantage de préserver toutes les caractéristiques organoleptiques du greffon sans ajouter les défauts du porte-greffe américain. Le vignoble anéanti est prêt à renaître de ses cendres mais cela prendra du temps. Il doit être entièrement repensé et reconstitué, un projet titanesque dont on ne verra la fin qu’après la première guerre mondiale. Parmi les cépages qui ont profité de ce bouleversement, on peut citer le Cabernet Sauvignon, le Merlot, ou encore l’Ugni Blanc.

Une crise au service de la viticulture durable

La greffe a donc non seulement sauvé le vignoble mais aussi changé définitivement la viticulture, les vignes greffées étant devenues la norme. Il existe encore des vignes pré phylloxériques dans certains cas rares. Elles ont généralement été protégées par un terroir singulier et sont une véritable fierté pour leurs propriétaires qui en tirent des cuvées confidentielles d’exception. D’autres ont essayé de replanter des parcelles avec ces cépages que l’on appelle francs de pied. Toutefois, l’ambition est souvent de courte durée, l’insecte revenant de plus belle pour les attaquer.

Tous ont révisé leur copie, passant à une viticulture moderne avec une réduction du nombre de pieds à l’hectare, des écarts plus larges entre les rangs, ou encore une généralisation du palissage sur fil de fer. Elle a également lancé un grand questionnement des pesticides et autres produits phytosanitaires. Ils ont été peu à peu remis en question ou tout bonnement délaissés au profit d’une meilleure compréhension de l’environnement et de la biodiversité. Aujourd’hui, la lutte contre les maladies et les nuisibles passe avant tout par des réponses naturelles comme la confusion sexuelle ou l’aide à la prolifération des prédateurs. Si vous êtes sensibles à la viticulture durable, n’hésitez pas à parcourir le catalogue Vinho Sélection pour découvrir nos nombreuses cuvées éco friendly.

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