Mois : mars 2024

Le Torrontés, emblème des vins blancs d’Argentine

Seule variété typiquement argentine, le Torrontés est d’abord resté dans l’ombre du Malbec avant de s’en distinguer grâce à ses vins blancs aromatiques. Ce cépage qui rappelle le Gewurztraminer et apprécie l’altitude surprend autant qu’il séduit.

Un parent du Muscat

Les théories quant à ses origines sont légion, mais il y en a tout de même une qui semble s’imposer. Il serait lié à l’arrivée des Jésuites, qui auraient également implanté le Muscat d’Alexandrie dans la région de Mendoza. Peu à peu, il étend son spectre, jusqu’à se retrouver dans tout le pays, voire de traverser les frontières et atterrir au Chili. Son succès le rend incontournable et on a alors l’idée de le croiser avec la Criolla Chica. Le Torrontés était né.  Pourtant, il faudra attendre de nombreuses années avant que celui-ci ne soit reconnu officiellement. Il se fait d’abord discret, poussant au milieu des autres cépages. Lorsque des viticulteurs le découvrent, ils ne savent comment le classer. Ce n’est qu’à partir de 1860 que l’on en trouve les premières traces écrites.

Aujourd’hui, il est un fier représentant des vins argentins et peut être considéré comme le seul cépage autochtone du pays. De Salta à Rio Negro, il s’épanouit partout. Au Chili, il est même utilisé pour élaborer le Pisco, un spiritueux local. Toutefois, ne le confondez pas à son homonyme espagnol avec lequel il n’a aucun lien de parenté.

Torrontés Riojano, Sanjuanino & Mendocino

Cet hybride regroupe en réalité trois cépages blancs aux personnalités propres et dont le nom fait référence à leur région de prédilection :

  • Torrontés Riojano, dans la province de la Rioja. Attention, encore une fois, à ne pas la confondre avec la Rioja espagnole. Il est d’ailleurs courant d’ajouter la mention « Famatina » sur les étiquettes pour différencier les bouteilles à l’export. Le Riojano est sans hésiter le plus aromatique des trois déclinaisons, sa palette aromatique évoquant généralement des notes proches de celles du Gewurztraminer ou du Muscat. Il est le plus présent sur le territoire, aimant autant l’atmosphère de la Rioja que celle de Salta, la région la plus septentrionale.
  • Torrontés Sanjuanino, dans la région de San Juan. Il se complaît dans ce climat aride et très chaleureux. Cependant, cette alliance représente un challenge pour les vignerons qui doivent redoubler d’ingéniosité pour éviter de délivrer des vins trop lourds.
  • Torrontés Mendocino, à Rio Negro et dans le nord de la Patagonie. Il est moins complexe et aromatique que ses comparses et souvent réservé à des cuvées de moindre qualité.
Grappe de Torrontés

Un cépage d’altitude

S’il est vigoureux, le Torrontés est sensible au mildiou et à la pourriture, et préfère donc des zones arides ou en altitude qui le protègeront de ces maladies. Cela tombe bien, l’Argentine est une terre de relief. Dans la province de Salta, au nord, on s’émerveille devant des vallées culminant à plus de 1600 mètres. C’est le cas du vignoble de Cafayate, qui s’élève parfois à plus de 2000 mètres d’altitude. Le cépage y propose une expression singulière et racée. Ses baies ont une peau épaisse et ont tendance à mûrir tôt, le climat froid qui règne ici aide à préserver leur acidité. Entre la sécheresse, la chaleur du jour et les températures nocturnes plus fraîches qui créent une belle amplitude thermique, il gagne en complexité et en caractère. Et ce n’est pas le seul vignoble dans lequel il se déploie, tant et si bien qu’il est désormais plus présent que le Chardonnay et le Sauvignon Blanc.

Vignoble de Cafayate

De manière générale, le Torrontés est reconnaissable à sa douceur naturelle dotée d’une pointe délicatement acidulée. Au nez, on perçoit des fragrances florales autour des pétales de rose, du jasmin et du géranium. A cela s’ajoutent des senteurs de pêche blanche, d’épices, de miel et de zeste de citron. Parfumé à souhait, très agréable, croquant et rafraîchissant.

Découvrez nos vins de Torrontés

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Le phylloxéra, ce puceron qui a redéfini le vignoble

Comment un puceron microscopique a pu ravager des millions d’hectares de vignes, redessiner entièrement le vignoble européen et fédérer les acteurs du secteur à travers le monde ? Apprenez tout du phylloxéra et de son impact sur la viticulture telle que vous la connaissez aujourd’hui.

Une attaque surprise…

L’histoire qui lie ce petit insecte à nos vignes commence dans les années 1860 lorsqu’on en détecte les premiers signes. Et personne n’imaginait alors l’envergure que prendrait cette invasion. En effet, appartenant à la famille des pucerons et originaire d’Amérique du Nord, il ne causa pas beaucoup d’inquiétude lors de son arrivée chez nous. Et pourtant, porté par le vent, il ne lui a fallu que quelques années pour décimer la majorité des vignobles français et avoisinants.

Les techniques déjà maîtrisées par les viticulteurs n’avaient aucun impact sur lui. Ils ont essayé de réagir, en vain, brûlant les vignes infectées et utilisant des pesticides en masse. Ces derniers ne l’ont rendu que plus fort puisqu’il s’est adapté pour se mesurer à eux. Le monde du vin se retrouva alors confronté à une situation aussi inédite que terrifiante et décida de mobiliser ses ressources scientifiques afin de trouver une solution.

…à la solution venue du Nouveau Monde

Et si le phylloxéra ne semblait pas poser problème dans son berceau de naissance, c’est parce que les racines profondes des vignes locales leur permettent de lui résister. Car celui-ci se nourrit de la sève des racines jusqu’à épuisement total, causant ainsi la mort de la plante. Il apparaît donc logique que le salut soit venu lui-aussi de ces lointaines contrées. Pour contrer les ravages du puceron, les scientifiques tâtonnent, expérimentent, et se tournent finalement vers la greffe.

Les premiers essais sont décevants, plusieurs races de vignes américaines donnant un goût désagréable au vin. Après des milliers de tests non concluants, des hybrides qualitatifs sortent enfin du lot ! Ils ont l’avantage de préserver toutes les caractéristiques organoleptiques du greffon sans ajouter les défauts du porte-greffe américain. Le vignoble anéanti est prêt à renaître de ses cendres mais cela prendra du temps. Il doit être entièrement repensé et reconstitué, un projet titanesque dont on ne verra la fin qu’après la première guerre mondiale. Parmi les cépages qui ont profité de ce bouleversement, on peut citer le Cabernet Sauvignon, le Merlot, ou encore l’Ugni Blanc.

Une crise au service de la viticulture durable

La greffe a donc non seulement sauvé le vignoble mais aussi changé définitivement la viticulture, les vignes greffées étant devenues la norme. Il existe encore des vignes pré phylloxériques dans certains cas rares. Elles ont généralement été protégées par un terroir singulier et sont une véritable fierté pour leurs propriétaires qui en tirent des cuvées confidentielles d’exception. D’autres ont essayé de replanter des parcelles avec ces cépages que l’on appelle francs de pied. Toutefois, l’ambition est souvent de courte durée, l’insecte revenant de plus belle pour les attaquer.

Tous ont révisé leur copie, passant à une viticulture moderne avec une réduction du nombre de pieds à l’hectare, des écarts plus larges entre les rangs, ou encore une généralisation du palissage sur fil de fer. Elle a également lancé un grand questionnement des pesticides et autres produits phytosanitaires. Ils ont été peu à peu remis en question ou tout bonnement délaissés au profit d’une meilleure compréhension de l’environnement et de la biodiversité. Aujourd’hui, la lutte contre les maladies et les nuisibles passe avant tout par des réponses naturelles comme la confusion sexuelle ou l’aide à la prolifération des prédateurs. Si vous êtes sensibles à la viticulture durable, n’hésitez pas à parcourir le catalogue Vinho Sélection pour découvrir nos nombreuses cuvées éco friendly.

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Le Lambrusco, un vin effervescent…rouge !

Vous êtes déjà familiers avec le Prosecco, mais l’Italie abrite un autre vin effervescent parmi l’un des plus vendus au monde, le Lambrusco. Pétillant dans tous les sens du terme et joliment exubérant, il surprend également les français par sa couleur, les bulles rouges n’étant pas courantes dans l’hexagone. Partez à sa découverte et faites voyager vos papilles chez nos voisins transalpins.

Les multiples facettes du Lambrusco

C’est ici, sur les reliefs qui dominent fièrement la ville de Modena, bien connue des épicuriens pour son célèbre vinaigre, qu’est né le Lambrusco. De ces paysages fabuleux de la région d’Émilie-Romagne aux terroirs diversifiés, ils ont tiré pas moins de 6 appellations distinctes : IGT Emilia Lambrusco, DOC Reggiano Lambrusco, DOC Lambrusco di Sorbara, DOC Lambrusco Salamino di Santa Croce, DOC Lambrusco Grasparossa di Castelvetro et DOC Lambrusco di Modena. Il est devenu incontournable dans son berceau de naissance et a traversé les frontières pour aller s’imposer aux quatre coins de la planète. Un succès qui a entraîné sa déclinaison en version rosée, mais aussi en blanc, de manière plus confidentielle.

Vignoble d’Émilie-Romagne

Le Lambrusco, c’est aussi une grande famille de cépages, riche d’une soixantaine de variétés environ. En plus du nord de l’Italie, elle s’est implantée dans le Nouveau Monde, de l’Australie à l’Argentine. Trois cépages se démarquent particulièrement : Lambrusco di Sorbara aux notes de framboise et violette, Lambrusco Salamino aux grappes en forme de saucisson (ou salami), et Lambrusco Grasparossa marqué par le gras et la rondeur.

Une gamme variée

A l’instar du Prosecco, il provient de la méthode Charmat, ou de fermentation en cuve close. Cela signifie que la prise de mousse est effectuée dans une cuve sous haute pression. Cependant, ce n’est pas la seule technique utilisée pour produire ce type de vin. Les viticulteurs peuvent aussi faire appel à la méthode traditionnelle, ou de seconde fermentation en bouteille. C’est elle qui est à l’origine des champagnes et autres crémants. Ou, dernière option, ils peuvent avoir recours à la méthode ancestrale consistant à mettre le vin en bouteille avant la fin de la première fermentation, l’effervescence se créant ensuite naturellement. C’est notamment grâce à elle que l’on élabore la fameuse Blanquette de Limoux. Et une telle variété de processus de création entraîne forcément une grande diversité de profils.

On trouve aussi bien des vins dits de plaisir que des flacons racés et complexes pouvant braver l’épreuve du temps à merveille. Des nuances et arômes multiples liés aux douze cépages autorisés dans la zone de production. De plus, il existe trois types de Lambrusco selon le niveau de sucres résiduels. Le secco (sec), l’amabile (demi-sec) et le dolce (doux). Autre variante, ils peuvent être frizzante ou spumante. Ils diffèrent alors par leur effervescence. Un spumante a une surpression en bouteille supérieure à 3 bars, c’est un vin mousseux au même titre que les crémants. Un frizzante possède une bulle plus légère, la surpression étant comprise entre 1,5 et 2,5 bars, c’est un vin pétillant.

Azienda Giacobazzi, entre tradition et modernité

Le vignoble Giacobazzi, créé en 1958 par la famille du même nom, se situe en plein cœur de l’Émilie-Romagne, région phare du Lambrusco. Ce n’est donc pas un hasard si elle est devenue experte dans la production de cet effervescent, associant respect du terroir et des traditions, et techniques de vinification modernes.

Vendanges aux Vignobles Giacobazzi

Retrouvez deux de leurs cuvées emblématiques chez Vinho Sélection. Giacobazzi Lambrusco rouge, un amabile au bouquet floral soutenu par des notes de fraise et de cerise marasquin. Il séduit en bouche par sa fraîcheur incomparable, sa mousse fine et aérienne, et ses saveurs de fruits rouges. Giacobazzi Lambrusco rosé, un amabile ici encore, dominé par la violette et les fruits rouges. Une dégustation toute en élégance et vivacité.

Découvrez les Lambrusco Vinho Sélection

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