Mois : février 2024

Cépage Barbera, le Merlot de l’Italie

Cépage rouge venu du Piémont, sur les collines escarpées du Monferrato, la Barbera a acquis une belle notoriété dans son berceau de naissance…et ailleurs. Entre rouges sur le fruit et cuvées à la concentration remarquable, elle produit des flacons charmeurs très appréciés des amateurs de vin aguerris ou néophytes. Apprenez tout d’elle.

Du Piémont à l’Australie

Bien qu’elle provienne d’une région à l’histoire viticole ancienne, ce n’est pas forcément son cas, les premières traces écrites en faisant mention datant du début du XIXe siècle. Contrairement à bien d’autres, elle a bénéficié des dégâts du phylloxéra, petit puceron ravageur qui a menacé de disparition le vignoble européen. Une fois ce danger éliminé, la Barbera est replantée en masse, à tel point qu’elle a un temps représenté près de 80% des vignobles du Piémont. Ces chiffres ont depuis été revus à la baisse, mais elle n’en reste pas moins un cépage majeur grâce à sa fiabilité et ses qualités organoleptiques.

Elle a réussi à traverser les frontières, allant s’implanter aux quatre coins du monde. Ne soyez donc pas surpris de la retrouver au Chili, aux États-Unis, en Argentine ou en Australie. Mais c’est sur les terres dont elle est originaire qu’elle offre sa plus belle expression. Parmi ses appellations emblématiques, on peut citer la DOC Barbera d’Alba où elle se révèle puissante et complexe, et la DOCG Barbera d’Asti, finesse, élégance et fruité éclatant au rendez-vous. Elle est aujourd’hui le second cépage rouge le plus répandu chez nos voisins transalpins, derrière le Sangiovese.

Vignoble du Piémont

Climat chaleureux et résistance aux maladies

Lorsque l’on parcourt les vignes, on la reconnaît à ses baies sombres d’une ravissante couleur noir bleuté au cœur de grandes grappes compactes. Sa peau est assez résistante et sa pulpe juteuse. Elle est de maturité tardive, vigoureuse, et s’épanouit aussi bien sur des sols de sables et d’argiles que des terres riches en calcaires. Côté maladies, elle craint peu l’oïdium et le mildiou, mais se montre sensible à la pourriture grise. Elle apprécie les climats chaleureux auxquels elle s’adapte à merveille du fait de son acidité naturellement élevée, ce qui explique sa présence en Italie comme dans le Nouveau Monde, tout comme son appétence pour une bonne exposition en vue d’atteindre une maturité optimale. Son nom viendrait du croisement de Barba, terme désignant un système de racines très complexe, et d’Albera qui indique des sites boisés où la vigne remplaça les arbres.

Grappe de Barbera

Des notes iodées typiques

On la compare souvent au Nebbiolo, autre variété phare de cette zone géographique. Pourtant, elle possède une personnalité propre bien distincte de son comparse. Sa couleur est plus profonde avec une belle teinte rubis, son acidité plus marquée et ses tanins plus modérés et fondus sont également synonymes de rondeur. A la dégustation, on se laisse séduire par sa souplesse, sa corpulence et ses parfums entre petits fruits rouges tels que la cerise ou des notes végétales. Ce n’est pas un hasard si on la surnomme parfois le Merlot de l’Italie. Elle a toutefois un petit plus qui permet aux dégustateurs de la discerner : une touche iodée typique en bouche.

Cependant, ce style caractéristique peut bien sûr varier selon les techniques de vinification utilisées. Ainsi, alors que c’était très rare autrefois, les fûts de bois se sont imposés dans le travail de la Barbera depuis les années 80, et ce lors de la vinification comme de l’élevage. Alors que les vins qui en sont issus étaient réputés pour leur légèreté et leur fruité, ils ont alors gagné en concentration et en puissance sous l’effet des barriques. Et le bouquet a vu apparaître des notes de fruits très mûrs.

Seule ou en assemblage, découvrez-la à travers les cuvées Vinho Sélection

Read More

Barriques, cuves, amphores :

La matière et la taille du contenant ont un impact majeur sur la qualité et le profil aromatique du vin. Alors, des traditionnels fûts de chêne aux nouveaux équipements des vinificateurs, découvrez comment les différencier et leur rôle au cœur de vos cuvées favorites.

Le bois : barriques et foudres

Impossible de parler des ustensiles de vinification sans mentionner les barriques qui peuplent les chais en grande majorité depuis des siècles. La raison principale ? La porosité du bois. En effet, celui-ci a l’avantage de laisser passer un peu d’air, et donc d’oxygéner légèrement le liquide. Résultat, les tanins s’assouplissent et il gagne en complexité organoleptique. Il apporte aussi des arômes qui lui sont propres tels que la vanille, le clou de girofle, le grillé et le toasté. Toutefois, ils dépendent de la manière dont le fût a été travaillé. De sa taille d’abord, un contenant plus large étant synonyme de plus grande surface de contact avec l’oxygène. Notez ainsi qu’une barrique classique représente 200 à 230 litres selon les régions, le demi-muid 500 à 650 litres et le foudre, ou cuve de bois, 10 à 200 hl environ. Du degré de chauffe ensuite, une chauffe réduite laissant le fruit s’exprimer et une plus puissante révélant des parfums intenses.

Le bois joue également le rôle de catalyseur pour les arômes déjà présents, et approfondit et stabilise la couleur de la robe. Et si les barriques occupaient jusque-là un quasi monopole, elles sont concurrencées ces dernières années par de nombreux autres contenants, les vignerons privilégiant la diversification pour élaborer des vins à la personnalité unique.

L’inox et le béton : les cuves

Parmi les autres grands classiques, les cuves, qu’elles soient en inox ou en béton. Ces deux matières n’ont pas véritablement d’incidence sur le goût du vin et servent plutôt à en révéler le fruité. Elles se démarquent surtout en termes de praticité pour les producteurs. Les cuves inox doivent leur popularité à plusieurs facteurs : leur disponibilité en de nombreuses tailles qui facilite les vinifications parcellaires, leur forme cylindrique facile à nettoyer (tout comme l’inox) et leur technologie de thermorégulation. C’est donc logiquement qu’elles se sont imposées aisément malgré leur coût conséquent. Côté béton, il est courant qu’elles soient de forme carrée et directement intégrées aux bâtiments techniques. Si cette matière a le mérite d’être accessible et de garantir naturellement une stabilité thermique, elle demande plus d’investissement quant à son nettoyage et sa maintenance.

La terre cuite : amphores et œufs

Emblème du vin depuis l’Antiquité, l’amphore a été peu à peu délaissée au profit des barriques avant de faire un retour remarqué depuis quelques années. On l’appelle également dolia en Italie ou qvevri en Géorgie. A l’instar du bois, la terre cuite utilisée pour la façonner favorise l’oxygénation du vin. Des entrées raisonnées d’oxygène qui engendrent une extraction douce des arômes et tanins. Au programme, du fondu, de la souplesse, un fruit pur et un joli potentiel de garde.

Lorsque l’on parle de jarres, cela regroupe tous les contenants ovales, leurs capacités et les matériaux qui les composent pouvant varier. Le col peut être plus ou moins évasé selon les besoins, par exemple on préfèrera une ouverture plus large pour la macération des rouges afin de pouvoir retirer le marc. La terre cuite reste la matière usuelle, mais le grès et la porcelaine gagnent du terrain, tous profitant d’une inertie thermique importante.

Enfin, les œufs, comme leur nom l’indique, sont des cuves ovoïdales, généralement en béton et parfois munies d’une porte inox. En ne possédant aucun angle, ils créent une sorte de vortex au sein duquel les lies sont constamment en circulation et en suspension. Cela se traduit par une vinification avec peu d’interventions et la révélation de la complexité aromatique grâce aux échanges entre ces lies et le vin. Gras et rondeur au rendez-vous lors de la dégustation.

Des anciens contenants revisités aux incontournables, les vinificateurs ont à leur disposition une pléiade d’équipements pour créer des vins à leur image.

Découvrez les cuvées Vinho Sélection

Read More

Les vins de Nouvelle-Zélande, fraîcheur et précision

Bienvenue bien loin de chez nous, en Nouvelle-Zélande. C’est sur ce territoire sauvage, parmi l’un des derniers découverts par l’homme, que s’est récemment implanté un vignoble. En seulement deux décennies, ce pays du Nouveau Monde est devenu expert dans l’art de cultiver le Sauvignon Blanc. Découvrez comment…

Domaines familiaux et vastes wineries

Ce n’est qu’en 1788, lorsque l’île est colonisée par les européens, que commence l’histoire de la vigne. L’anglais James Busby, déjà responsable du développement de la viticulture en Australie, et le français Jean-Baptiste Pompallier en sont à l’origine. Ils ont apporté leur savoir-faire et l’ont inculqué aux agriculteurs locaux au cours du XIXe siècle. Mais il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour qu’une grande campagne de plantation soit lancée et que la viticulture prenne ici une place importante…et vite ! En effet, la Nouvelle-Zélande compte parmi les pays qui ont connu les plus rapides expansions de l’histoire.

Au fil du temps les vignerons sélectionnent les plus beaux terroirs, affinent leurs techniques, et façonnent des cuvées qui s’imposent avec brio sur la scène internationale. Le paysage viticole est extrêmement diversifié, reposant à la fois sur d’impressionnantes wineries qui l’ont aidé à atteindre les marchés internationaux, comme un florilège de petites structures familiales. Et au cœur de cette gamme raffinée, une variété se démarque nettement : le Sauvignon Blanc.

La consécration des cépages délicats

Ce cépage venu de France a su s’exporter à merveille aux quatre coins de la planète. Ici, il représente aujourd’hui près de 60% de l’encépagement. C’est d’ailleurs grâce à lui que ce pays producteur a acquis une belle notoriété. Il s’épanouit particulièrement dans la partie septentrionale de l’île du Sud, baignée par un climat frais propice à la culture de cette variété. Elle apprécie également son superbe ensoleillement et ses vents puissants qui empêchent l’installation des maladies et garantissent ainsi un bon état sanitaire des baies. Un environnement idéal pour intensifier ses arômes cristallins et son acidité naturelle. La région de Marlborough est passée maître dans l’art de sublimer le Sauvignon Blanc.

Toutefois, d’autres cépages se complaisent ici, chacun avec son terroir de prédilection. La Syrah trouve une expression singulière à Hawke’s Bay, le Chardonnay explose à Gisborne, le Riesling révèle sa personnalité à Waipara Valley et le Pinot Noir se dévoile à Central Otago. Ce dernier a supplanté le Chardonnay en tant que seconde variété principale pour les mêmes raisons que le Sauvignon : une appétence pour les climats frais et gorgés de soleil.

Une mosaïque de terroirs

Pour vous y retrouver dans les vins néo-zélandais, il faut distinguer les deux îles qui composent cette terre aux confins du monde. L’île du Nord, plutôt discrète, possède cependant son lot de vignobles à parcourir. La grande ville d’Auckland cache un climat nuageux synonyme d’une maturation stable. Au nord, la bien nommée Northland tire le meilleur de la Syrah, du Chardonnay et du Pinot Gris. Si Gisborne, à l’est, a quelque peu été désertée au profit d’autres régions, elle est toujours parfaite pour accueillir le Gewurztraminer et le Sémillon. Au sud, Hawke’s Bay s’est spécialisée dans les vins rouges au style bordelais avec son influence maritime et ses montagnes protectrices. On peut également citer Wairapa et ses pinots voirs empreints de vivacité qui n’ont rien à envier à ceux de Bourgogne.

L’île du Sud, sans nul doute la plus célèbre, abrite notamment Marlborough, une région au potentiel infini très connue des amateurs de sauvignons blancs intenses. Des cuvées d’exception que l’on doit entre autres à sa grande amplitude thermique. Fraîcheur aussi à Canterbury, offrant ainsi de magnifiques pinots noirs et chardonnays. Terminez votre périple à Central Otago, région viticole la plus méridionale du monde dont les crus racés ne devraient pas rester confidentiels très longtemps…

Découvrez nos vins de Nouvelle-Zélande

Read More