Mois : décembre 2023

Comment fait-on du Prosecco ?

Bienvenue en Vénétie, région viticole aux multiples facettes qui a vu naître le vin effervescent le plus connu au monde, le Prosecco. Et s’il a été rendu célèbre grâce au Spritz, il possède en réalité plus d’une corde à son arc. Partez à sa découverte…

La Glera, son cépage emblématique

Le fameux cocktail à base d’Apérol est bien à l’origine de son succès tonitruant ces dernières années, mais le Prosecco est fier d’une histoire remontant à l’Antiquité. On en trouve les premières traces dans des écrits de Pline l’Ancien. Il mentionnait à l’époque le Puccino, version plus rustique du pétillant italien qui provenait toutefois de la même variété, la Glera.

Ce cépage est, quant à lui, présent dans le nord-est de l’Italie depuis l’époque romaine. Il y a été planté en grande quantité au début du XIXe siècle pour développer la production de vins mousseux. Car il possède les qualités idéales pour façonner ce type de nectar : structure claire, manque de sucre, trame acide conséquente et palette aromatique pleine de fraîcheur qui convient à merveille aux notes de levure apportées par la seconde fermentation.

Grappe de Glera

On le reconnaît à ses grappes fournies en raisins de couleur paille et ses branches brun foncé. Ses baies sont à maturation lente, atteignant leur plénitude à partir de mi-octobre. Il s’appelait autrefois Prosecco mais est devenu officiellement Glera afin d’éviter toute confusion.

Une fermentation en cuve close, la méthode Charmat

Dans la grande famille des effervescents, impossible de passer à côté des prestigieux champagnes, issus d’une seconde fermentation en bouteille nommée aussi méthode traditionnelle. Cependant, ce n’est pas la seule option pour obtenir ces bulles tant convoitées. Dans le cas du Prosecco, on se remet à la méthode Charmat ou de fermentation en cuve close.

Elle a été mise au point par l’italien Federico Martinotti en 1895, mais c’est Jean-Eugène Charmat qui en a déposé le brevet quelques années plus tard. Ici, la prise de mousse a lieu dans une cuve sous haute pression. Comment cela fonctionne exactement ? On y met ensemble le vin, des levures et une liqueur de fermentation à une température de 20°C. La cuve empêche le dioxyde de carbone dû à la fermentation de s’échapper et provoque ainsi l’effervescence environ 15 à 20 jours plus tard. On baisse ensuite la température pour arriver à -2°C, arrêter la fermentation et stabiliser le vin. Bien plus rapide et moins coûteuse, cette technique a été également considérée comme moins qualitative pendant longtemps. C’était sans compter sur les diverses évolutions technologiques qui ont permis au Prosecco de s’imposer en tant qu’effervescent incontournable.

Un terroir d’exception

Et cette réputation grandissante, il la doit aussi à son terroir. De fabuleuses collines aux pentes escarpées s’enchaînent, multipliant les expositions et offrant une formidable diversité d’expressions, à l’image des vins italiens. Ce n’est donc pas un hasard s’il a obtenu le statut de DOC, Denominazione di Origine Controllata, l’équivalent de nos AOC. Certes cet environnement est compliqué à travailler mais que le jeu en vaut la chandelle ! Et il a fallu quatre appellations pour distinguer cette variété de sols et microclimats. La DOCG Rive, aux vignobles les plus accidentés, présente généralement des crus venant d’une seule commune et rendant hommage à un terroir singulier. La DOCG Cartizze, caractérisée par des sols de grès et d’argile, est synonyme de vins complexes jouant sur la finesse et la fraîcheur. La DOCG Sui Lieviti est consacrée aux proseccos sur lies, avec de surprenants arômes toastés. Et bien entendu la DOCG Conegliano Valdobbiadene, sans aucun doute la plus notoire, est un concentré unique de tradition viticole séculaire.

Vignoble de Prosecco

Outre leur terroir, les proseccos se différencient également par la délicatesse ou la puissance de leur bulle, et le niveau de sucres résiduels. Que vous préfériez un cordon de bulles subtil ou une effervescence abondante, un taux de sucre élevé ou bas, une structure aérienne ou complexe, il existe forcément un Prosecco à votre goût.

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Le rêve américain, de la Californie à l’Oregon

Plus connus en tant que grand consommateur de vin que producteur, les États-Unis façonnent pourtant des cuvées aussi surprenantes qu’intéressantes. Zoom sur ce pays aux paysages variés et à couper le souffle, du grand canyon aux buildings de Manhattan, où s’est invitée la viticulture.

Une histoire mouvementée

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, notamment lorsque l’on connaît l’histoire viticole de l’Amérique latine, la vigne est présente ici à l’état sauvage depuis toujours. Toutefois, ces cépages autochtones n’ont pas rencontré les faveurs des locaux. C’est avec Jean-Louis Vignes, vigneron bordelais qui importa des variétés européennes sur la côte ouest en 1831, que la viticulture vivra un véritable essor. Celui-ci débute par la Californie, puis s’étend à d’autres contrées avec le développement des chemins de fer. La Prohibition lui causera du tort bien plus tard, mais elle renouera ensuite avec le succès.

Littoral californien

Ces vins sont longtemps restés dans l’ombre des pays incontournables tels que la France ou l’Italie mais ils ont gagné en qualité et en complexité avec les années. Peu à peu, les terroirs se dessinent, apprenant à apprivoiser leurs spécificités en termes de sols et de climats. Il existe aujourd’hui plus de 200 American Culture Area, l’équivalent de nos AOC.

La Californie, une institution viticole

Si les 50 états produisent du vin, la plupart achètent en réalité raisins ou jus à des terroirs qui possèdent les conditions idéales pour l’épanouissement de la vigne. On peut cependant relever quatre régions qui ont su se distinguer. Impossible de ne pas mentionner la Californie, berceau de la viticulture américaine qui assure encore maintenant plus de 90% de la production nationale. Le Cabernet Sauvignon, en rouge, et le Chardonnay, en blanc, s’y plaisent particulièrement. Ils apprécient son ensoleillement et ses températures chaleureuses tempérées par les brises de l’Océan Pacifique.

Vignoble de Napa

Sonoma, à 30 minutes seulement de San Francisco, abrite des cuvées d’exception dont le style varie selon les sols et les températures, plus douces au sud qu’au nord. Napa, qui tire son nom de la rivière qui la traverse, a été une source d’inspiration pour les vignerons cherchant à associer tradition et modernité. Sans oublier, la Central Valley, qui malgré son soleil ardent, attire des producteurs qui ne craignent pas de se frotter à l’irrigation.

Une superbe mosaïque de terroirs

Le Pinot Noir a trouvé une terre de prédilection en Oregon, ce qui a valu le surnom de Bourgogne du Nouveau Monde. Ici règne une atmosphère empreinte de douceur, en été comme en hiver et l’effet millésime est bien plus présent que dans les autres états créateurs de vin. Ce cépage capricieux s’accommode parfaitement de ses nombreux sols et micro climats. Il y délivre des cuvées d’une élégance rare très recherchées des amateurs de vin du monde entier. Les exploitations familiales y sont légion et privilégient souvent une conduite de la vigne durable.

Vignoble d’Oregon

A Washington, le vignoble est naturellement divisé en deux par une chaîne de montagnes, les Cascades. Un massif imposant qui joue logiquement sur le climat en retenant les nuages du littoral et en limitant fortement les précipitations. Il n’est pas aisé d’y faire vivre des ceps, ce qui explique que beaucoup de vignerons, même les plus réputés, achètent leurs raisins à d’autres. Une pratique courante dans le pays, et qui n’impacte pas la qualité des vins. C’est d’ailleurs grâce à elle que Washington est devenu le second producteur des États-Unis, bien que son vignoble ne cesse de croître.

Enfin, non loin de là, New York s’est démarqué auprès des férus de crus atypiques. Plutôt réservés à une consommation locale, ses vins sont issus de variétés hybrides américaines en majorité. Le Merlot y côtoie donc le Concord et le Niagara. De plus, ses hivers rigoureux ont motivé les vignerons à se tourner vers le Riesling et le Gewurztraminer. Résultats, des nectars étonnants et très aromatiques.

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Les bush vines, ces vignes sauvages d’Afrique du Sud…et d’ailleurs

Technique de viticulture très répandue en Afrique du Sud, vignoble de contraste où une faune incroyable se mêle à des paysages qui le sont tout autant, les bush vines sont des vignes en forme de buisson. Partez à la découverte de cette taille spécifique très appréciée dans les vignobles chauds et secs.

Bush ou gobelet, une méthode venue de l’Antiquité

Il s’agit plus communément ce qu’on appelle une taille gobelet en France. Très ancienne, elle était déjà utilisée dans l’Antiquité par les Grecs et les Romains. Le tronc est généralement court et maintient la vigne près du sol. Cette dernière n’est pas palissée avec un treillis et ses sarments poussent donc en forme de cercle autour du cep, comme un petit arbre. Pour être plus précis, la vigne en gobelet se compose d’une tête sphérique entourée de deux à cinq cordons contenant chacun un cône de fruit avec deux à trois yeux. Lorsque les cordons deviennent trop longs, ils sont taillés et rajeunis. Il en est de même pour les pousses vertes des cônes, qui sont souvent travaillées et recourbées pour ne pas prendre trop de place.

Idéale pour les terroirs ensoleillés

L’intérêt de ce type de conduite est de protéger les grappes du soleil dans les régions chaleureuses et faibles en précipitations. C’est pourquoi elle offre de l’ombre aux baies dans les vignobles du bassin méditerranéen et de certaines contrées du Nouveau Monde telles que l’Afrique du Sud ou l’Australie. Mais son spectre pourrait bien s’étendre avec les évolutions dues au dérèglement climatique, de plus en plus de viticulteurs s’inspirant des techniques pratiquées dans les pays aux températures élevées. Dans les endroits très secs, on laisse d’ailleurs les pousses se développer librement de chaque côté afin d’agrandir la zone ombragée.

Bush vines au domaine Mooiplaas

Les bush vines sont également facile à mettre en place, demandant moins de main d’œuvre que le palissage, et simples à entretenir. Toutefois, ce système n’est pas adapté à la mécanisation, ce qui peut représenter une véritable contrainte pour de nombreux vignerons et explique qu’il ait été légèrement mis de côté dans le Languedoc alors qu’il y était très populaire au cours des années 70. Sans oublier qu’il favorise le développement des maladies fongiques à cause du manque d’aération en son cœur. Il n’est donc pas recommandé pour les zones humides. Il se complaît dans les environnements chauds et arides, abrite des vents violents et permet d’améliorer la concentration aromatique des baies.

Dégustez Mooiplaas Bush Vines 2021

Rendez-vous à Stellenbosch, au domaine Mooiplaas, pour savourer une cuvée issue de bush vines. Sur les hauteurs de Bottelary, cette propriété de la famille Roos combine vignoble et réserve naturelle privée. Ici, on élabore des vins typés et pleins de fraîcheur caractéristiques du style sud-africain. L’encépagement est diversifié, entre variétés internationales, parmi lesquelles le Sauvignon Blanc, le Merlot et le Chenin, et une endémique bien connue, le Pinotage.

Domaine Mooiplaas

Ils privilégient des vinifications avec le moins d’intervention possible sur le processus de fermentation pour délivrer une interprétation fidèle des terroirs, comme le prouve ce Mooiplaas Bush Vines 2021. Levures naturelles, filtration légère et élevage délicat en petits fûts de chêne au programme de ce nectar issu exclusivement de Chenin. On décèle au nez une belle complexité aromatique. Le miel y rencontre la pêche et l’abricot dans un ensemble joliment gourmand. En bouche, c’est sa richesse qui séduit instantanément, équilibrée par une trame acide bien présente. La vivacité est de mise, soulignée au fil de la dégustation par une superbe structure. Sa personnalité affirmée ne laisse aucun palais de marbre.

Une cuvée à découvrir ici

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