Typé et aromatique, c’est ainsi que l’on pourrait définir simplement le Vermentino. Cette variété italienne, qui s’épanouit de la Sardaigne à la Hunter Valley, est à l’origine de vins blancs tendres aux profils élégants. Partez à sa rencontre…
Un cépage international
Difficile de définir avec précision son berceau de naissance, tant les théories vont bon train. Quand certains le disent issu de Madère et développé ensuite en Espagne, d’autres répondent qu’il vient de Grèce et se serait étendu par le biais des marchands vénitiens. Cependant, sa consonance résolument italienne nous pousserait à penser qu’il viendrait de chez nos voisins transalpins, actuellement premier pays producteur de Vermentino – juste devant la France.
Avec comme point de départ l’Italie, donc, il a connu une belle expansion. D’abord sur le littoral méditerranéen en s’implantant en Corse et en Provence , où on l’appelle souvent Rolle, mais aussi en Espagne, au Maroc et en Croatie. Il a ensuite parcouru du chemin, s’enfonçant un peu plus dans les terres européennes pour toucher la Bulgarie, ou traversant la planète afin de se complaire au Chili et en Australie.
En quête de terroirs gorgés de soleil
Il est un cépage blanc incontournable des appellations corses, Patrimonio en tête. Un succès qui s’explique par son appétence pour le climat de l’île de Beauté. Car le Vermentino est vendangé tardivement et nécessite une météo chaleureuse sans trop de précipitations pour atteindre une maturité optimale, ainsi que d’être implanté sur des terres avec une belle exposition. A l’inverse, les climats froids et tempérés ralentissent sa maturation. Sur le pourtour méditerranéen et dans le Nouveau Monde, il bénéficie d’une situation climatique qui lui assure une superbe productivité. S’il est considéré comme vigoureux, il est tout de même sensible à la pourriture acide et à l’oïdium, et les vignerons préfèreront logiquement éviter les parcelles humides. Autre faiblesse, le vent. Pour y remédier, on le taille court avec une conduite sur fil de fer.
Il serait un parent de la famille de cépages malvoisie. Si vous avez la chance de parcourir les vignobles dans lesquels il est présent, vous pourrez le reconnaître à ses grandes grappes tronconiques. Ses feuilles, jaunes dans leur jeunesse, deviennent vert foncé avec l’âge. Et ses baies blanches adoptent une teinte rosée lorsqu’elles sont en surmaturité.
Une explosion de saveurs
Il peut être vinifié seul ou en assemblage. En monocépage, il se distingue par sa légèreté et son gras. En compagnie d’autres variétés, parmi lesquelles le Cinsault, le Grenache, ou encore l’Ugni Blanc, il apporte un côté aérien et une agréable fraîcheur. Il donne des vins blancs doux à de rares occasions, et en grande majorité des blancs secs. Mais intéressons-nous de plus près à la dégustation de ces derniers.
Sa robe pâle, d’un jaune clair limpide, laisse place à une palette aromatique à la fois intense, fine et complexe. Les fragrances s’enchaînent et ne se ressemblent pas. On perçoit tour à tour des notes florales type aubépine ou tilleul, du fenouil, des agrumes comme le citron et le pamplemousse, des épices douces et un florilège de fruits divers. La pêche rencontre la poire, la pomme, l’abricot, l’ananas et l’amande fraîche. Sans oublier de jolies notes iodées et minérales généralement apportées par l’influence marine dans laquelle baignent les vignes. Au palais, on remarque un vin tendre et suave, avec peu d’acidité. Les grands Vermentino possèdent une texture raffinée, une richesse aromatique sans pareille, et un bel équilibre. En effet, ce cépage n’est jamais lourd lorsqu’il est travaillé avec justesse. A savourer dans leur jeunesse, ils gagnent à être carafés lors du service pour délivrer tout leur potentiel aromatique. Ils peuvent aussi attendre quelques années en cave selon la manière dont ils ont été vinifiés.